La pédagogie revisitée au Fablab de Jules-Garnier

Des élèves du lycée Jules-Garnier expliquent le fonctionnement de la thermoformeuse du Fablab de l’établissement.
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Le lycée Jules-Garnier présentait le 7 août son Fablab en présence des membres du gouvernement, Isabelle Champmoreau et Christopher Gygès, du vice-recteur, Érick Roser, et de chefs d’entreprises. Cet atelier de fabrication, pourvu de matériels numériques de pointe, doit permettre aux élèves d’apprendre par l’expérimentation.

Le concept de Fablab est né il y a vingt ans au sein du Massachussets Institute of Technology (MIT). L’idée ? Mutualiser des moyens de production pour passer rapidement de la conception à la réalisation de prototypes, dans un lieu ouvert à tout public : entrepreneurs, designers, étudiants... En milieu scolaire, cet outil a fait ses preuves en matière de pédagogie active qui consiste à résoudre des problèmes et à expérimenter pour acquérir des connaissances. Une démarche qui permet aussi de valoriser les élèves et d’en remotiver certains. « À l’ère du numérique, l’école est obligée de s’adapter pour que les élèves acquièrent de nouvelles compétences et que nous puissions avoir des jeunes de mieux en mieux formés dans ces nouvelles filières, approuve Isabelle Champmoreau, membre du gouvernement en charge de l’enseignement. Ce sont de plus des méthodes qui donnent du sens à la pédagogie et qui créent du lien entre les différentes disciplines ».

Isabelle Champmoreau et Christopher Gygès à l’inauguration officielle du Fablab du lycée Jules-Garnier.
Isabelle Champmoreau et Christopher Gygès à l’inauguration officielle du Fablab du lycée Jules-Garnier.

 

Partenariat

 

Au lycée Jules-Garnier, plusieurs groupes d’élèves en filières technologiques, BTS ou classes prépas, se sont déjà frottés au Fablab et maîtrisent le maniement de machines aux noms aussi étranges que fraiseuse numérique 4 axes, thermoformeuse ou encore imprimante 3D par stéréolithographie ! Ils les ont utilisées dans le cadre de projets scolaires ou en partenariat avec des entreprises (lire l’encadré). « Le Fablab ne doit pas rester celui de Jules-Garnier. L’objectif est de l’ouvrir aux collégiens, aux étudiants, aux entrepreneurs, aux artistes afin de créer un réseau et des partenariats autour de cette plate-forme d’innovation », détaille Benoît Dony, directeur délégué aux formations professionnelles et technologiques. Une volonté d’ouverture vers le monde économique partagée par le gouvernement comme l’a rappelé Isabelle Champmoreau.

Vers un campus des métiers

Durant cette inauguration, les membres du gouvernement ont partagé le souhait de faire du lycée Jules-Garnier, « un établissement pilote en matière de numérique et de développement durable ». Pour l’équipe de direction, c’était aussi l’occasion d’évoquer un autre de ses projets mené dans le cadre du plan de valorisation de la voie professionnelle mis en œuvre par la Nouvelle-Calédonie : devenir un campus des métiers de la transition énergétique. Pour cela, Christopher Gygès, membre du gouvernement chargé de l’économie numérique et de l’énergie, a indiqué que l’établissement « pouvait compter sur le soutien du gouvernement ».

Le vice-recteur, Érick Roser, a pu apprécier les équipements du Fablab et les réalisations des élèves.
Le vice-recteur, Érick Roser, a pu apprécier les équipements du Fablab et les réalisations des élèves.

 

* Sciences et technologie du design et des arts appliqués
** Sciences et technologie de l’industrie et du développement durable

Des projets concrets
Grâce au programme « Startups à l’école », piloté par l’Adecal en Nouvelle-Calédonie, des élèves de STD2A* du lycée Jules-Garnier ont travaillé sur un projet émanant d’une jeune entreprise calédonienne qui fabrique des revêtements de sol en matériau recyclé. Leur mission ? Imaginer et proposer de nouveaux modèles, textures, formes, couleurs… sans obligation de résultats bien sûr ! Avec l’aide de leurs camarades de STI2D**, ils ont pu réaliser des prototypes au sein du Fablab. « C’était un projet vraiment intéressant qui nous a mis dans des conditions réelles, avec des contraintes techniques et de temps », explique une des jeunes élèves.