La première centrale biogaz du pays

Un exemple de centrale biogaz exploitée en Australie, à Brisbane, par le groupe Veolia (© Veolia).
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Le gouvernement a autorisé la création de la première centrale biogaz sur l’installation de stockage de déchets non dangereux (ISD) de Gadgi à Païta. La mise en service de la centrale, baptisée Gadji Énergie, devrait intervenir dans un an, une fois toutes les autorisations réglementaires obtenues.

Après l’hydraulique, l’éolien, le solaire, la Nouvelle-Calédonie s’attaque à la biomasse afin de mettre en œuvre les objectifs qu’elle s’est fixée pour cette filière, à savoir atteindre plus deux mégawatts de production d’électricité à l’horizon 2020. Une ambition qui découle de son Schéma pour la transition énergétique (STENC). « C’est un beau projet qui montre que la Nouvelle-Calédonie s’inscrit dans une diversification totale de ses énergies renouvelables, commente Christopher Gygès, en charge notamment de l’énergie au gouvernement. Et nous avons une large marge de manœuvre dans le domaine de la biomasse ». La centrale Gadji Énergie sera alimentée par du biogaz, un gaz combustible principalement composé de méthane et de dioxyde de carbone. Il est issu d’un processus biologique naturel de dégradation de matière organique en l’absence d’oxygène, appelée couramment méthanisation. Une large gamme de matières organiques est méthanisable : déchets verts, déchets d'industries agro-alimentaires, boues de stations d'épuration, déjections animales, etc. Le biogaz produit peut être valorisé sous forme d'électricité dans une turbine ou un moteur à gaz.

Puits de biogaz

Quel meilleur site pour développer ce type de centrale que la décheterie de Gadji, qui est la principale installation de stockage de déchets de Nouvelle-Calédonie ? Depuis 2007, l’ISD regroupe les collectes des communes du Grand Nouméa et une part des déchets industriels. La fermentation naturelle des déchets qui y sont enfouis produit du biogaz qui est capté par l’intermédiaire d’un réseau de puits de collecte. Les biogaz collectés, grâce à leur fort pouvoir calorique, pourront ensuite être transformés en énergie électrique. En bout de chaîne, la future centrale biogaz sera composée d’un groupe électrogène d’une puissance de 1 067 kW, d’une unité de prétraitement permettant de soutirer et de traiter le biogaz en provenance de l’ISD et d’une unité d’analyse. 


Production

Proposant un tarif de vente de l’électricité de 13,6 F/kWh, la centrale sera raccordée au réseau de distribution publique d’Enercal qui est l’un des porteurs du projet avec sa filiale Enercal Énergies Nouvelles et la société Winéo. « C’est un bon exemple d’association public/privé, souligne le porte-parole du gouvernement. L’investissement d’environ 360 millions de francs va aussi participer à la relance économique ». La production annuelle attendue permettra d’augmenter de 1 % le taux de couverture des besoins de la distribution publique par des énergies renouvelables et évitera d’émettre environ 5 859 tonnes de CO2 par an.

 

La biomasse en Nouvelle-Calédonie
Ce type de production d’énergie repose actuellement uniquement sur la centrale d’Ouvéa (Fayaoué). Celle-ci est constituée d’un groupe électrogène fonctionnant au diesel et au coprah (huile issue de la noix de coco). Ce système a été mis en service en 2003 afin de tirer parti des capacités de production en biocarburant de l’île.