Le photovoltaïque crève les plafonds

20 MWc supplémentaires pour le seul photovoltaïque sur terres coutumières.
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Le gouvernement a décidé d’autoriser 28 MW supplémentaires de production électrique d’origine photovoltaïque pour la période 2016-2030. Avec notamment une production sur terres coutumières multipliée par trois. Par ailleurs, le quota de développement des centrales solaires sur toiture destinées à l’autoconsommation va être supprimé, afin de ne plus limiter leur essor.

La programmation pluriannuelle des investissements de production électrique (PPI) vient à nouveau d’être modifiée. Depuis son adoption en 2016, l’objectif global de développement du photovoltaïque à l’horizon 2020 (95 MWc) a largement été atteint, les montants ayant même été revus à la hausse en mai 2018 et en mai 2019. Afin de ne pas freiner ce développement, favorisé par une baisse continue des prix de la filière, les objectifs de la PPI sont aujourd’hui révisés une troisième fois.
Le gouvernement a en effet autorisé une augmentation de 28 MWc à l’horizon 2020 : 20 MWc (de 10 à 30 MWc) pour le photovoltaïque au sol situé sur terres coutumières (notamment sur la côte est), 5 MWc pour le photovoltaïque au sol à caractère innovant, ainsi que 3 MWc (de 3 à 6 MWc) pour les panneaux installés sur les toitures des administrations et entreprises et destinés à la revente totale au réseau, le quota des centrales solaires sur toiture raccordées en autoconsommation étant supprimé au passage.

33 000 tonnes de CO2 en moins par an

À l’horizon 2021, la production d’énergie renouvelable du territoire devrait ainsi passer de 79 % à 84 % de la consommation de la distribution publique. De quoi pérenniser des emplois et baisser d’environ 33 000 tonnes l’émission annuelle de CO2 par rapport à un approvisionnement en énergies fossiles.
« Si la Nouvelle-Calédonie est depuis longtemps moteur en matière de développement des énergies renouvelables, aujourd’hui on passe encore un cap », souligne Christopher Gygès, porte-parole du gouvernement en charge de l’énergie. Photovoltaïque sur lac ou en zone de rivière, couverture en panneaux de l’aérogare de la Tontouta, mini-batteries de stockage permettant la stabilisation du réseau, projets et progrès technologiques fleurissent. Reste encore à trouver des solutions au retraitement des panneaux.
La prochaine PPI sera finalisée au premier semestre 2020, lorsque seront connus le dimensionnement et la technologie définitive de la future centrale pays, ainsi que les conclusions d’autres études en cours, comme l’évolution de la consommation publique à 2030. Ces données permettront de déterminer les futurs objectifs de développement des filières énergétiques, notamment renouvelables.

Un outil de pilotage
La programmation pluriannuelle des investissements (PPI) est l’outil de pilotage du gouvernement en matière de développement du parc de production électrique de la Nouvelle-Calédonie. Elle s’inscrit en cohérence avec les objectifs fixés par le Schéma pour la transition énergétique (STENC) adopté en mai 2016 par les élus du Congrès.
La PPI fixe, par filière de production, les zones d’implantation (Grande-Terre et îles), les quantités à installer ainsi que le rythme de mise en place des outils de production, et offre une perspective à long terme à l’ensemble des acteurs des différentes filières renouvelables.La dernière modification de la PPI a fait l’objet d’une consultation publique par voie électronique sur le site www.dimenc.gouv.nc, du 22 juillet au 4 septembre 2019.