Le compte de l'éducation
Grâce aux transferts de compétences opérés entre 2000 et 2012, la Nouvelle-Calédonie dispose d’une grande majorité de responsabilités en matière d’enseignement. Dans cette perspective, la Nouvelle-Calédonie s’est dotée en 2016 d’un projet éducatif pour “poser les bases d’une École adaptée aux réalités du pays” (délibération n°106 relative à l’Ecole calédonienne en date du 15 janvier 2016).
Face à l’importance que revêt ce secteur pour la Nouvelle-Calédonie, il était crucial d’en évaluer le coût. Ce “compte de l’éducation”, réalisé en collaboration avec l’ISEE, propose un bilan comptable mesurant l'effort financier que les collectivités calédoniennes consacrent au système éducatif, s’appuyant sur une méthodologie nationale. Il s’agit de présenter dans un cadre synthétique l’ensemble des flux relatifs aux dépenses d’éducation et à leur financement. Il est réalisé pour l’année 2016, soit quatre ans après la phase de transfert de l’enseignement du second degré et de l’enseignement privé (1er janvier 2012). En 2016, l’enseignement représente 11,5% du PIB de la Nouvelle-Calédonie, soit 107 milliards de francs CFP.
Comparable aux précédents exercices (2000, 2005 et 2010), ce compte de l’éducation permet d’analyser l’évolution de la dépense intérieure d'éducation (DIE) depuis le transfert de l’enseignement primaire public (2000). En 2016, le système scolaire calédonien bénéficie d’un effort budgétaire important, malgré une baisse sensible de la part de la DIE (11,5% du PIB en 2016 contre 12,2% en 2010), ce qui demeure nettement supérieur à la France métropolitaine (6,7%). En proportion, le coût du système éducatif calédonien est donc 1,7 fois plus important.
L’importance de cette DIE, malgré une baisse des effectifs du 1er degré et du second degré entre 2010 et 2016, est comparable aux autres collectivités d’outre-mer et peut être expliqué par plusieurs facteurs : éloignement, insularité, spécificités ultramarines, proportion de jeunes de moins de 20 ans plus importante qu’en métropole, conditions de rémunération indexées des personnels d’Etat en Outre-mer, proportionnellement plus de moyens pédagogiques en volume, moyens administratifs redondants du fait de la répartition des compétences avec trois directions provinciales en charge de l’éducation notamment, etc.
Enfin, si le transfert de 2012 s’est accompagné d’une recomposition des financements de la DIE, il convient de noter que l’Etat finance toujours la moitié de l’éducation en Nouvelle-Calédonie, à hauteur de 55 milliards de francs CFP en 2016 (financement initial), notamment par la prise en charge d’une part importante des rémunérations versées à travers la MADGG, dont celles des enseignants.